Les allégations en cosmétique

Les allégations en cosmétique : ce qu’on peut vraiment dire en Europe
(et ce qu’on ne peut surtout pas)

Qu’est-ce qu’une allégation, déjà ?

Une allégation en cosmétique, c’est tout simplement ce qu’un produit promet. Par exemple “hydrate 24h”, “testé sous contrôle dermatologique”, ou “convient aux peaux sensibles”. Cela peut être écrit sur l’emballage, dit dans une pub, ou même glissé dans le post Insta d’une marque.

Mais attention, car en Europe, cela est réglementée de manière stricte, il ne suffit pas de dire n’importe quoi. Il y a des règles bien précises (merci le Règlement (UE) n° 655/2013), qui stipulent clairement : tu ne peux pas affirmer n’importe quoi pour vendre ton pot de crème.

6 critères pour rester dans les clous

Pour être valide, une allégation doit respecter 6 grands principes. Autrement dit, ce que l’on dit sur son produit doit être :
Véridique – On ne ment pas. Si c’est “sans parabènes”, il ne doit vraiment pas y en avoir. Je me souviens avoir voulu acheter de l’huile de jojoba dans une grande surface. Je trouvais le flacon étonnement peu cher : l’huile était coupée à l’huile de tournesol. Le manque d’informations jouent aussi un part de responsabilité.
Probant – Tu dois avoir des preuves. Des tests cliniques, des études, pas juste le retour de tatie Suzie. Mon Baume Enchanteur a été testé sur peaux normales (humains, hein). Je l’indique sur le site mais pas sur l’étiquette.
Honnête – On ne surinterprète pas les résultats. Une légère amélioration ne veut pas dire “miraculeux”. Par exemple « fait revenir l’être aimé » ne rentre pas dans ces conditions. Enfin, ça dépend le parfum peut-être.
Équitable – On ne dénigre pas les concurrents pour se valoriser. Typiquement, le « non resté sur les animaux » est interdit d’office. Si cette allégation est indiquée sur l’étiquette, cela sous-entendrait que les concurrents usent de cette méthode.
Informative – L’info doit être claire et utile pour le consommateur. Par exemple : « savon. Ne se manger pas ».
Conforme – Et bien sûr, il faut rester dans le cadre des lois en vigueur. Et pour ça, reste attentive régulièrement, car des changements, il y en a.

Et les fameuses allégations “green” ?

Là, ça se corse. Les marques adorent se verdir (“clean beauty”, “naturel”, “écologique”, etc.), mais l’Europe commence à surveiller ça de très près. L’idée, c’est d’éviter le greenwashing (hop, petit lien sur mon article à ce propos). Donc si tu dis “respectueux de l’environnement”, il faut le prouver concrètement, pas juste coller une feuille verte sur le packaging. Je n’aime personnallement pas beaucoup cette expression. Ma coco vient de loin, les 3/4 de mes matières sont dans des bouteilles en plastique… J’ai forcément un impact.
D’ailleurs, et j’en avais déjà parlé, dire de mes savons qu’ils sont naturels me déplaît aussi, car j’aime bien jouer avec les mots. A la rigueur, à 98% d’origine naturelle me convient mieux. Un savon ne poussant pas dans les arbres (quoi que, il existe bien un arbre savonnier… j’ai écrit trop vite).

Ce qu’on ne peut pas dire (même si ça fait vendre)

En tant que fabricante de produits cosmétiques qui se veulent le plus cohérents possible, je ne peux pas affirmer qu’un cosmétique “soigne l’eczéma” ou “guérit l’acné”, malgré les demandes sur les marchés. Là, on entre dans le domaine du médicament, et c’est une toute autre aventure réglementaire/rocambolesque. Pareil pour les promesses étranges de type “effet Botox-like” ou “élimine toutes les rides”. C’est trop beau pour être vrai, et donc, interdit si ce n’est pas solidement prouvé. En plus, je suis partisane des rides, les visages lisses on en a assez comme ça sur les magazines.

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