Le savon saponifié est-il biodégradable ?

Ce n’est pas une question qui revient très souvent mais la fois où on m’a demandé, je me suis dit que ce serait pertinent de faire quelques recherches et proposer un article à ce sujet.
Déjà, qu’est ce que le biodégradable ?
Le terme « biodégradable » fait référence à la capacité d’une substance à se décomposer naturellement dans l’environnement sous l’action des micro-organismes, tels que les bactéries, les champignons et d’autres organismes biologiques. Lorsqu’une matière est biodégradable, elle peut être dégradée en éléments plus simples, comme l’eau, le dioxyde de carbone, et des biomasses non toxiques, sans laisser de résidus nocifs.
La biodégradation est un processus naturel qui se produit sous l’effet de l’activité microbienne, aidé par des conditions telles que l’humidité, l’oxygène, et la température. Le temps nécessaire à la biodégradation peut varier considérablement en fonction du matériau. Par exemple, les matériaux organiques comme les fruits ou le papier se dégradent rapidement, tandis que certains plastiques dits « biodégradables » peuvent prendre des mois ou des années.
Un matériau biodégradable, lorsqu’il est dégradé correctement, ne contribue pas à la pollution à long terme et est généralement considéré comme plus respectueux de l’environnement.
Les restes alimentaires, le bois, le papier, le carton, le coton sont naturels.
Tous les matériaux biodégradables ne sont pas compostables. Le compostage est un processus de biodégradation spécifique qui se produit dans des conditions contrôlées et produit un sol fertile appelé compost. Un matériau compostable se décompose dans un composteur domestique ou industriel sans nuire à la qualité du compost. Cependant, il est important de noter que même les matériaux biodégradables peuvent avoir un impact environnemental s’ils ne sont pas éliminés correctement, surtout dans les environnements aquatiques.
Quid du savon saponifié ?
Le savon saponifié à froid est biodégradable. Cette méthode de fabrication du savon utilise des huiles végétales et de la soude caustique
qui réagissent pour former du savon et de la glycérine. Le savon saponifié à froid est généralement composé d’ingrédients naturels. Rarement avec des additifs chimiques (agressifs), ce qui favorise sa décomposition dans l’environnement. Si vous utilisez des savons Snoap, alors dirigez-vous vers le Tounu ou le Grana, qui ne contiennent aucun parfum. Les huiles végétales et la glycérine sont des substances naturelles. Elles se décomposent facilement sous l’action des micro-organismes présents dans l’eau et le sol. De plus, ce type de savon ne contient généralement pas de tensioactifs synthétiques ni d’autres composés non biodégradables souvent trouvés dans les savons industriels.
Se laver près d’une rivière
Il est possible d’utiliser un savon saponifié à froid près d’une rivière, mais avec quelques précautions. Bien que ce type de savon soit biodégradable, son utilisation dans un environnement aquatique sensible comme une rivière nécessite de faire attention à l’impact sur l’écosystème local. De plus, le sélectionner sans parfum ni huiles essentielles est préférable.
Essayez de vous laver à au moins 60 mètres de la rivière pour éviter que le savon, même biodégradable, n’entre directement dans l’eau. L’eau et le sol environnants agiront comme un filtre naturel. Bien sûr, si vous utilisez le savon avec parcimonie, c’est envisageable de se laver dans la rivière (ponctuellement). Même un savon biodégradable peut perturber la vie aquatique s’il est utilisé en grande quantité.
Si possible, rincez-vous loin de la rivière pour que les résidus de savon se décomposent avant d’atteindre l’eau. C’est du bon sens mais il est bon de le rappeler : ne l’utilisez pas dans les zones écologiquement fragiles ou dans les petites rivières et ruisseaux où l’impact pourrait être plus important. En suivant ces précautions, vous réduirez le risque de pollution et aiderez à préserver les écosystèmes aquatiques.
Les produits avec tensioactifs (shampoings)
Un shampoing contenant du tensioactif végétal et de la glycérine n’est pas aussi sûr à utiliser dans une rivière que le savon saponifié à froid, même si ces ingrédients sont souvent considérés comme doux et d’origine naturelle.
Pourquoi ?
Par exemple, le Sodium Cocoyl Isethionate (tensioactif SCI, le plus répandu) est un tensioactif dérivé de l’huile de coco. Il est biodégradable, mais il peut prendre du temps à se décomposer complètement, surtout dans un environnement aquatique. De plus, même les tensioactifs doux peuvent être toxiques pour les organismes aquatiques à certaines concentrations. Quant à la glycérine, elle est biodégradable et non toxique. Cependant, elle peut avoir un effet sur la demande en oxygène des micro-organismes dans l’eau. Cela peut affecter l’écosystème local si elle est présente en grande quantité. Tout est question de dosage et du choix du produit. Il est important d’en être conscient-e.
Comme pour le savon, il est préférable d’utiliser le shampoing loin de la rivière, à au moins 60 mètres. Cela permet au sol de filtrer et décomposer les résidus avant qu’ils n’atteignent l’eau. Utilisez de petites quantités pour limiter l’impact environnemental. Rincez-vous à distance pour éviter que les résidus de tensioactifs ne se retrouvent directement dans la rivière.
Conclusion
Il est préférable d’éviter d’utiliser des produits contenant des tensioactifs, même biodégradables, directement dans des rivières. Ou même d’autres environnements aquatiques naturels. Si vous êtes en pleine nature, il serait idéal d’utiliser des produits spécialement conçus pour être sans impact sur l’environnement. Il est aussi bien de privilégier des solutions sans rinçage.